Méthodes de gestion de projet en informatique : ce que chaque Business Analyst doit savoir en 2025

Scrum, Kanban, Waterfall, SAFe, DevOps… Ces mots vous disent peut-être quelque chose, mais savez-vous vraiment ce qu’ils impliquent pour votre travail au quotidien en tant que Business Analyst, AMOA ou Product Owner ? Dans un projet informatique, la méthode de gestion de projet détermine la manière dont vous allez organiser vos ateliers, rédiger vos livrables, planifier vos tâches et interagir avec les parties prenantes. Cet article vous propose un tour d’horizon clair et synthétique des méthodes les plus utilisées en 2025, et surtout, vous aide à comprendre pourquoi elles comptent pour vous.

Pourquoi comprendre les méthodes de projet est devenu essentiel pour les Business Analysts

Pendant longtemps, la gestion de projet était considérée comme « l’affaire du chef de projet ». Le Business Analyst, lui, se concentrait sur les besoins, les ateliers, les spécifications. Mais cette séparation des rôles est devenue floue. Aujourd’hui, dans un contexte agile, hybride ou classique, le cadre projet influence directement votre manière de travailler.

👉 Vous êtes PO dans une équipe Scrum ? Cela change vos priorités toutes les deux semaines.
👉 Vous êtes AMOA dans un projet public en cycle en V ? On attend de vous un cahier des charges exhaustif, validé avant toute mise en œuvre.
👉 Vous êtes analyste data ? Vous livrez des résultats en itérations courtes, tout en respectant une roadmap stratégique.

Quelle que soit votre casquette dans le projet, comprendre le cadre de gestion de projet est une compétence stratégique : elle conditionne la façon dont vous allez gérer votre temps, structurer vos livrables, animer vos ateliers ou négocier avec les parties prenantes.

🔎 Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon des principales méthodologies utilisées aujourd’hui dans le monde de l’IT, et surtout, je vous aide à replacer votre rôle de Business Analyst dans ce contexte mouvant.

Panorama des grandes méthodologies de projet en 2025

Scrum : la star incontestée des méthodes agiles

Scrum est aujourd’hui la méthode agile la plus utilisée au monde. Elle fonctionne par cycles courts appelés sprints (souvent 2 semaines), avec des rôles bien définis : Product Owner, Scrum Master, équipe de développement.
Pour un Business Analyst, cela signifie travailler au fil de l’eau, affiner les besoins en continu, prioriser les fonctionnalités, participer à des démos fréquentes.

🧩 En 2025, plus de 60 % des organisations agiles utilisent Scrum comme méthode principale.

🎯 Pour vous : attendez-vous à des réunions courtes mais fréquentes, à devoir arbitrer les priorités chaque semaine, et à co-construire les livrables avec l’équipe.

Cycle en V (Waterfall) : encore bien présent, surtout dans le public

La méthode classique, dite « cycle en V », repose sur des phases linéaires : expression des besoins, conception, développement, tests, livraison.
Elle est encore utilisée dans les secteurs réglementés (santé, secteur public, grands projets industriels).
C’est une approche rassurante pour certaines directions, car tout est planifié à l’avance.

🧩 Seuls 14 % des projets en cycle en V aboutissent sans retard ni dépassement, contre 42 % pour les projets agiles.
🎯 Pour vous : vous devez produire des documents très complets en amont, souvent relus et validés par plusieurs niveaux hiérarchiques. La phase de recueil des besoins est critique.

DevOps : l’accélérateur de livraison continue

DevOps n’est pas une méthode projet à proprement parler, mais un ensemble de pratiques pour rapprocher développement et exploitation.
Pour un Business Analyst, cela signifie des cycles de déploiement courts, des feedbacks rapides des utilisateurs finaux, et parfois la gestion des retours post-prod.

🧩 Environ 80 % des organisations IT ont adopté DevOps en 2025.
🎯 Pour vous : vos livrables doivent être clairs, testables rapidement, et intégrés dans une chaîne de production automatisée.

Kanban : visualiser et limiter le travail en cours

Kanban repose sur un flux de travail continu, sans sprint, avec un tableau des tâches à colonnes.
Il est souvent utilisé dans des équipes de maintenance, support, ou data.
L’intérêt : prioriser et visualiser ce qui bloque.

🧩 Environ 5 % des organisations utilisent Kanban comme méthode principale, mais beaucoup l’utilisent en complément de Scrum.
🎯 Pour vous : c’est un environnement qui demande souplesse et adaptation, avec des tâches à gérer au fil de l’eau.

PRINCE2 : rigueur et gouvernance structurée

PRINCE2 est une méthode très répandue dans les secteurs publics, notamment au Royaume-Uni et dans certaines agences internationales.
Elle prévoit une gouvernance formelle, des rôles bien définis, et une traçabilité complète du projet.

🧩 PRINCE2 est l’une des méthodes les plus certifiées au monde, très prisée en Europe.
🎯 Pour vous : votre rôle est souvent cadré par un chef de projet, et vos livrables doivent s’inscrire dans un cycle de validation structuré

PMBOK / PMP : le standard mondial des chefs de projet

Le PMBOK, référentiel du PMI (Project Management Institute), définit les bonnes pratiques de gestion de projet (budget, qualité, délais, risques…).
C’est la référence pour les chefs de projet certifiés PMP, surtout en Amérique du Nord.

🧩 Plus de 1,7 million de professionnels sont certifiés PMI dans le monde en 2025.
🎯 Pour vous : si vous travaillez avec un chef de projet PMP, il vous demandera des indicateurs précis, une gestion rigoureuse des changements, et des comptes-rendus bien structurés.

SAFe : l’agilité à grande échelle

SAFe (Scaled Agile Framework) permet de synchroniser des dizaines d’équipes agiles dans une même organisation.
C’est un cadre très utilisé dans les grandes entreprises, notamment dans la finance, l’industrie, ou les grands programmes de transformation.

🧩 Entre 25 et 35 % des entreprises pratiquant l’agile à l’échelle utilisent SAFe.
🎯 Pour vous : vous participez à des événements synchronisés (comme le PI Planning), vous travaillez avec d’autres BA/PO, et vous devez garder une vision produit alignée avec la stratégie d’entreprise.

ITIL et Lean : pour structurer l’exploitation et améliorer la qualité

ITIL est un cadre pour gérer les services IT (incidents, changements, production…).
Lean, quant à lui, vise à réduire les gaspillages et optimiser les flux de valeur.
Ces approches complètent souvent les autres méthodes projet.

🧩 Environ 60 à 80 % des grandes organisations utilisent ITIL pour structurer leur production informatique.
🎯 Pour vous : cela peut impacter la façon dont vous préparez la mise en production, suivez les retours utilisateurs, ou améliorez les processus métier.

Tendances pays/régions : ce que les BA doivent retenir

Le choix d’une méthodologie ne dépend pas seulement du secteur ou du type de projet. Il dépend aussi du contexte culturel, des habitudes locales, et des standards adoptés dans chaque pays ou entreprise. Voici un aperçu des grandes tendances observées en 2025 :

🌎 Pays anglo-saxons (USA, Canada, UK, Inde)

  • Scrum et DevOps dominent largement dans les équipes IT, y compris dans les administrations publiques.
  • SAFe est très utilisé pour gérer des programmes à grande échelle, en particulier dans la banque et l’assurance.
  • PMP et ITIL sont fortement valorisés, surtout chez les chefs de projets.
    🎯 Pour les BA : adaptez-vous à des cycles rapides, un fort niveau d’outillage (Jira, Confluence…), et une culture orientée performance.

🇫🇷 France, 🇧🇪 Belgique, 🇨🇭 Suisse

  • La culture projet reste influencée par le cycle en V et la gestion documentaire rigoureuse, surtout dans les grandes entreprises et le secteur public.
  • L’agilité a fortement progressé (Scrum, Kanban, SAFe), surtout dans les DSI, startups et scale-ups.
  • PRINCE2 est bien implanté en Belgique et en Suisse, moins répandu en France, où l’accent est davantage mis sur l’expérience.
    🎯 Pour les BA : vous naviguerez souvent dans un environnement hybride, avec des rituels agiles mais aussi des attentes formelles en termes de livrables.

🌍 Afrique francophone (Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun, Maroc, Tunisie)

  • L’agilité progresse, surtout dans les startups, les telcos, les banques ou les filiales de groupes internationaux.
  • Beaucoup d’organisations utilisent encore un modèle prédictif, surtout dans les projets publics ou les grandes infrastructures.
  • PMP, PRINCE2 et Scrum Master sont des certifications en pleine montée en puissance.
    🎯 Pour les BA : le cadre méthodologique est souvent à construire. Vous jouez un rôle clé pour introduire l’agilité ou améliorer les pratiques existantes.

L’impact concret sur votre pratique de Business Analyst

Comprendre la méthode de gestion de projet en place, ce n’est pas juste “pour faire joli”. C’est ce qui vous permet de gérer votre temps intelligemment, livrer au bon moment, et collaborer efficacement avec tous les acteurs du projet. Voici comment cela change concrètement votre quotidien.

🕒 La gestion du temps : sprint court ou long tunnel ?

  • En agile, votre temps est découpé en sprints courts : toutes les deux semaines, vous avez une revue, des démos, des priorisations à faire.
  • En cycle en V, la phase d’analyse est souvent longue et intense, mais une fois validée, on ne vous redemande pas grand-chose avant la recette.

🎯 Ce que ça change pour vous ?
En agile, votre présence est continue. Vous devez être disponible chaque jour pour répondre aux questions de l’équipe, ajuster le backlog, tester rapidement. En cycle en V, vous devez tout anticiper dès le début, car les ajustements sont coûteux et formalisés.

📄 Les livrables : user stories ou spécifications fonctionnelles détaillées ?

  • En agile, vous rédigez des user stories simples, avec des critères d’acceptation. Vous utilisez souvent des outils collaboratifs (Jira, Trello…).
  • En mode classique, on attend de vous un document complet et figé, avec toutes les règles métier détaillées.

🎯 Ce que ça change pour vous ?
Il faut adapter votre style d’écriture : clair, synthétique, orienté valeur en agile ; structuré, exhaustif, validable en cycle en V.
💡 Dans les deux cas, votre job reste le même : clarifier les besoins, mais le format et le timing changent.

🤝 Les parties prenantes : collaboration ou validation ?

  • En agile, le métier est impliqué en continu. Vous facilitez des ateliers, recueillez du feedback toutes les deux semaines, vous montrez des maquettes.
  • En classique, le métier est souvent consulté au début, puis revient à la fin pour la recette.

 

🎯 Ce que ça change pour vous ?
Vous devenez un véritable lien vivant entre les développeurs et les utilisateurs. En agile, votre rôle est stratégique pour orienter la solution. Vous devez aussi être très à l’aise à l’oral, et savoir improviser quand tout ne rentre pas dans un fichier Excel.

🎭 Les rôles : PO, BA, AMOA… selon le cadre

  • En Scrum, c’est souvent le Product Owner qui porte la voix du métier. Un BA peut jouer ce rôle ou agir en soutien (proxy PO). Mais il est aussi fréquemment rattaché à la MOE (l’équipe de développement), et il porte donc la vision « solution » aux côtés des techniciens.
  • En SAFe, les BA collaborent avec plusieurs équipes : ils ont un rôle de coordination et d’alignement à plus grande échelle.
  • En cycle en V, l’AMOA produit les documents, suit la MOE, et cadre le projet côté métier.

 

🎯 Ce que ça change pour vous ?
Vous devez être capable de changer de posture selon le cadre projet : facilitateur en agile, garant du besoin en mode classique, coordinateur dans les grandes organisations. Le rôle de BA devient plus stratégique : vous influencez la conception du produit, pas juste sa documentation.

🧩 La collaboration : outils, équipes, synchronisation

  • En agile, vous travaillez avec des équipes pluridisciplinaires, en lien constant via des outils comme Jira, Confluence, Miro.
  • En classique, les échanges passent souvent par des comités formels, des documents Word ou Excel, et des échéances fixes.

 

🎯 Ce que ça change pour vous ?
Vous devez être à l’aise avec les outils collaboratifs, savoir animer une réunion rapide, tenir un tableau de suivi à jour, ou encore coécrire avec des développeurs. Vous devenez l’un des piliers de la collaboration projet, notamment pour éviter les pertes d’information entre parties prenantes.

A retenir : pour bien analyser, il faut comprendre le cadre projet

En 2025, il ne suffit plus de savoir écrire des user stories ou rédiger un document d’expression des besoins. Pour être efficace et reconnu dans votre rôle de Business Analyst, vous devez aussi comprendre la logique du projet dans lequel vous intervenez.

Pourquoi ?
Parce que la méthode utilisée structure tout : les délais, les rituels, les livrables, la relation avec les développeurs et avec le métier.
C’est le terrain de jeu. Et si vous ne le connaissez pas bien, vous risquez de courir dans le vide.

Mais la bonne nouvelle, c’est que ce sont des compétences qui s’apprennent.
Et vous n’avez pas à tout savoir tout seul.

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Sources et ressources

Image de Alice Svadchii

Alice Svadchii

Fondatrice de Best Of Business Analyst©
Formatrice⎥Coach⎥Conférencière⎥Créatrice de contenus

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