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“La certification permet d’établir qu’un produit, un service, un processus ou un système de données a été évalué conforme aux critères d’un référentiel.” – source: CNIL
Une norme internationale de certification énonce les exigences et les spécifications que doit satisfaire un produit, un procédé ou un service pour assurer une qualité constante d’un pays à l’autre.
Il existe des milliers de certifications internationales et locales dans le monde, correspondant à autant de besoins d’établir des référentiels pour une profession, un produit, un processus ou un service, localement ou internationalement, et de valider leur conformité en matière d’utilisation, de bonnes pratiques ou de mise en œuvre .
Par exemple, les certifications internationales Microsoft® valident la conformité à tel ou tel produit édité par la firme, déclinées par rôle et par niveau. Microsoft propose à elle seule des centaines de certifications.
Dans d’autres domaines, vous connaissez certainement les certifications ISO en qualité, les normes de navigabilité dans le secteur aéronautique, le RPGD pour la protection des données en Europe, ou encore Qualiopi pour la formation en France.
Plus près de la business analyse, les chefs de projets sont des millions dans le monde à se certifier au travers des schémas de certification du PMI®, celles de PRINCE 2 ou encore HERMES (pour l’administration suisse).
Si vous voulez vous certifier au test logiciel, il y a de fortes chances pour que ce soit auprès de l’ISTQB®, et en analyse de la valeur, auprès de l’AFAV.
Avec autant de certifications internationales et locales, visant à établir des normes pour un produit, un processus, une profession, ou un service, et un nombre incalculable de variantes en fonction du rôle et du niveau de la personne ou de l’organisation qui se certifie, il est difficile de savoir si cela vaut le coup d’y investir son temps, son énergie et son argent – d’autant plus que pour beaucoup de certifications, leur durée de validité est limitée.
L’intérêt pour une entreprise est en général économique, mais au niveau individuel, la décision de passer ou non une certification dépend en général d’un ratio coût/bénéfice et de l’impact positif sur :
Si vous êtes ou voulez devenir Business Analyst, la possibilité de vous certifier est donc à étudier, en parallèle d’une réflexion sur votre formation opérationnelle.
Dans le premier cas, votre objectif principal est d’augmenter votre employabilité et d’acquérir le jargon de la discipline.
Dans le second, vous souhaitez plutôt mettre l’accent sur l’apprentissage opérationnel de votre métier de Business Analyst, afin de savoir réaliser les activités, rédiger les livrables, et maîtriser les techniques, outils et méthodes.
Les deux démarches sont complémentaires, tout dépend de votre besoin et du marché du travail dans lequel vous êtes.
En effet, les certifications internationales à la Business Analyse sont parfois exigées par les employeurs: cela dépend du pays où vous souhaitez travailler, et de la maturité en matière d’analyse d’affaires de l’organisation qui recrute, et des recruteurs eux-mêmes.
Cependant, si la prise de conscience des employeurs a tendance à s’accentuer ces dernières années, gardez en tête que beaucoup d’entreprises et administrations ne savent même pas ce qu’est la business analyse, ou alors, en ont une vision très partielle ou erronée. Celles-ci connaissent encore moins les schémas de certification internationaux de notre discipline.
C’est bien souvent notre expérience, notre potentiel (pour les reconversions) et surtout ensuite, notre efficacité “terrain” comme praticien de la business analyse qui primeront sur la certification.
Analysez donc bien les demandes de votre marché du travail avant de vous décider à passer une certification. Cet objectif implique en effet de sélectionner un schéma, puis d’y adhérer, puis d’apprendre dans le détail le corpus de connaissance/syllabus dudit schéma – en autonomie ou en suivant une formation certifiante payante – et enfin, de passer l’examen de certification en question (payant).
En Business Analyse, on estime que passer une certification internationale se fait à l’issue d’une préparation d’environ 6 mois.
Conseil:
Attention donc aux organismes de formations privés qui vous vendent une formation certifiante de 5 jours… Lisez entre les lignes: 5 jours de décryptage du corpus de connaissance à apprendre pour passer la certification, souvent des examens blancs, avec l’aide d’un formateur, mais également beaucoup de travail personnel en autonomie en complément de la formation dispensée.
Les schémas de certification internationaux à la Business Analyse ont été fondés par des professionnels en analyse d’affaires qui ont décidé de mettre en commun leurs bonnes pratiques, puis de les partager dans un syllabus propre au schéma (également appelé corpus de connaissances).
Chaque schéma propose donc une vision spécifique de la Business Analyse, à vous de voir laquelle vous “parle” le plus.
Les 3 schémas de certification internationaux qui sont dédiés à la Business Analyse sont :
Chacun de ces schémas de certification se base sur des émanations locales (appelées des “chapitres” par l’IIBA), qui tentent d’expliquer et d’essaimer leurs bonnes pratiques sur le marché local, auprès des employeurs et des BA eux-mêmes.
La reconnaissance du schéma de certification auprès des acteurs du marché du travail est directement liée au nombre d’adhérents.
Selon les pays, les émanations locales sont composées soit de bénévoles (comme l’IIBA France Chapter), qui donnent de leur temps pour faire vivre l’association; ou de salariés dans certains cas beaucoup plus rares (comme aux Etats-Unis ou au Canada), quand le chapitre local a suffisamment d’adhérents pour rémunérer des collaborateurs.
Pour obtenir une certification en Business Analyse, vous devez:
Note importante
Selon les schémas, et le niveau de certification visé, on vous demandera des prérequis lors de votre candidature en ligne pour le passage de la certification. En général, il s’agit de justifier :
- D’un nombre minimum d’heures de formation à la Business Analyse (21 ou 35 heures, le plus souvent), dans les 4 dernières années, auprès d’un organisme de formation en Business Analyse (comme Best Of Business Analyst 😉 )
- D’un nombre minimum d’heures d’expérience en Business Analyse (sauf pour les premiers niveaux ouverts aux débutants)
Vérifiez en ligne que vous remplissez bien toutes les conditions demandées par le schéma de certification.
A noter que pour les niveaux de certification “experts”, une partie de la certification se fait en face à face avec des cas d’école. Avec la crise sanitaire, le distanciel est de mise, mais vérifiez quand même les conditions locales pour passer la certification…
Née en 2004 au Canada, l’IIBA™ (International Institute of Business Analysis™) est une association internationale à but non lucratif dont l’objectif est de promouvoir et d’organiser les bonnes pratiques de la Business Analyse. A ce jour, elle propose 3 certifications de base (selon le nombre d’heures d’expérience en BA) + 4 certifications de spécialisation.
La vision de la Business Analyse développée par IIBA™ ne cantonne pas notre discipline aux projets informatiques. Elle va bien au-delà, dans les projets de gouvernance et d’analyse métier “pure” non IT.
La partie test logiciel et livrables n’est en revanche pas abordée par le schéma.
Enorme “plus”: pour les adhérents, une bibliothèque de loin la plus étoffée (comparativement aux autres schémas de certification), avec des livres, articles, vidéos, tutoriels (en anglais).
Le PMI® (Project Management Institute) a un positionnement historique en management de projets, avec notamment la réputée certification PMP®. Il a ensuite élargi son offre de certifications à la gestion des risques, à la planification, à la gestion des projets agiles, puis à la Business Analyse.
En effet, constatant qu’une mauvaise définition des exigences faisait partie du top 3 des causes d’échec des projets de systèmes d’information, le PMI a décidé de mettre en place des bonnes pratiques pour sécuriser la conception fonctionnelle. A ce titre, la vision du PMI est totalement orientée IT, le Business Analyst étant considéré comme une ressource projet et non un conseiller avisé épaulant les objectifs économiques des entreprises (comme le voit l’IIBA).
Même s’il pèche sur la partie analyse et recommandation, son intérêt, en revanche, tient au fait que le PMI maîtrise totalement les activités et livrables projet, et qu’il est donc plus orienté résultat projet (spécifications etc).
Sa certification s’appelle le PMI-PBA®, elle n’est accessible qu’aux Business Analysts pouvant justifier d’au moins 3 à 5 années d’expérience en tant que BA (selon le diplôme du candidat).
Ce schéma étant depuis toujours dédié à la chefferie de projet, ne vous attendez pas non plus à entrer dans une large communauté de Business Analysts qui sont ultra minoritaires.
Mais à mon sens, il est extrêmement complémentaire aux certifications IIBA.
L’IQBBA® (International Qualification Board for Business Analysis) est le troisième schéma de certification international en Business Analyse.
Plus récent que les deux autres, il propose néanmoins une vision intéressante au croisement de celles de IIBA, du PMI, de l’ISTQB (tests logiciels) et de l’IREB (ingénierie des exigences). A ce titre, il est à mon sens le plus proche de la vision opérationnelle terrain de la business analyse.
Les compétences abordées sont les suivantes:
L’IQBBA® compile en fait les bonnes pratiques des autres schémas de certification existant.
A ce jour, les différents niveaux de certification sont les suivants:
Ce schéma est certes encore un peu jeune et ne propose pas les ressources de IIBA ou le réseau planétaire du PMI, mais il est assez actif auprès des entreprises et de fait, peut être demandé aux candidats BA par certains employeurs ayant conclu des partenariats avec l’IQBBA.
La pratique de la business analyse couvre tellement d’activités que cela explique pourquoi les 3 schémas de certification internationaux n’en ont pas une vision identique.
Néanmoins, on peut vraiment identifier des synergies et complémentarités avec d’autres schémas, couvrant notamment :
L’IREB® (International Requirements Engineering Board) est une organisation allemande à but non lucratif fondée en 2006, dont l’objectif vise à améliorer et à favoriser le professionnalisme dans l’Ingénierie des Exigences (IE) des produits et services IT en fournissant un système de certification basé sur des cours (syllabus) et des examens de certification.
L’IREB® est le fournisseur du schéma de certification CPRE (Certified Professional for Requirements Engineering). Tout comme l’IIBA™, ses contenus sont enseignés par des prestataires de formation et les examens CPRE sont réalisés par des organismes accrédités.
L’ISTQB® (International Software Testing Qualifications Board) est une association à but non lucratif née en 2002 à Edimbourg. Elle a une couverture internationale et a déjà délivré des centaines de milliers de certificats dans le monde entier.
Le programme de certification ISTQB® Certified Tester fournit des connaissances permettant de vérifier et tester efficacement des logiciels. A l’heure actuelle, il y a trois niveaux de certification:
Ce découpage permet aux candidats de choisir une certification dans une spécialité particulière, ou de passer tous les modules d’un même niveau et ainsi de recevoir le certificat de Testeur Certifié ISTQB® du niveau concerné.
Si vous être Business Analyst IT spécialisé dans les tests fonctionnels et la recette client, la certification ISTQB® est donc un bon moyen d’acquérir compétence technique et reconnaissance professionnelle.
L’Analyse de la Valeur est une démarche organisée et structurée menée avec une équipe pluridisciplinaire. Elle consiste, à partir d’une expression formalisée des besoins, à identifier des solutions qui répondront de façon optimale à la satisfaction des besoins recensés au regard des ressources consommées.
L’Analyse de la Valeur constitue un cadre structurant pour tout projet. Conjointement à l’utilisation des outils de pilotage, elle permet de réaliser des arbitrages collectifs dans les comparaisons de solutions.
Bien qu’en déclin depuis quelques années, les certifications de l’AFAV sont également parfaitement complémentaires à celles citées précédemment.