Business Analyst : un rôle stressant ?

Le stress fait partie des émotions récurrentes quand on est Business Analyst. Ne pas comprendre le domaine étudié, participer à des projets complexes et/ou de grande taille, recueillir des besoins exhaustifs et fiables en suivant une méthode imposée qui ne nous convient pas, ou encore subir des échéances irréalistes : les facteurs de pression ne manquent pas.

Bien que profondément attachée à mon métier, je reçois également quantité de témoignages qui expriment la difficulté opérationnelle à mettre en place les bonnes pratiques de la business analyse.

Dans ce premier article de la rentrée, je souhaitais donc rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui œuvrent dans l’ombre, en y mettant tout leur cœur, à la conception et à la réalisation de la meilleure solution possible. Si vous vous sentiez seul(e) et incompris(e), cet article à cœur ouvert de Shay Thomas vous donnera des astuces pour dépasser 4 facteurs limitant votre plein épanouissement professionnel comme Business Analyst.

(Cet article écrit par Shay Thomas et publié dans le BA Times sous le titre original “Deconstructing The Stress Factors In The Business Analyst Role” a été traduit de l’anglais par Best Of Business Analyst)

Au fil de mes 15 années de carrière, je me suis rendu compte que le titre de Business Analyst (analyste d’affaires) était tout sauf anodin. La façon dont chaque organisation considère ce rôle peut être complètement différente. Par exemple, un Business Analyst de l’entreprise « A » peut avoir comme responsabilité principale la rédaction des exigences, tandis que celui de l’entreprise « D » sera multi-casquettes : analyste de processus, chef de projet, validateur de tests, etc.

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Quelle que soit la façon dont le rôle est défini, je remarque que beaucoup d’entre nous sont soumis à un stress important. Sachez donc que si vous vous êtes déjà senti(e) anxieux voire dépassé(e) à un moment ou à un autre de votre carrière comme BA, vous n’êtes pas (malheureusement) pas seul(e).

De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de ce stress. Dans cet article, je voudrais déconstruire ceux parmi les plus communément rencontrés et proposer de possibles solutions pour mieux vivre notre rôle de Business Analyst au quotidien.

Facteur n°1 : ne pas comprendre le domaine étudié

Les Business Analysts (BA) travaillent souvent en marge des autres collaborateurs de l’entreprise. C’est un peu comme si vous étiez un laveur de vitres.  Au fur et à mesure que chaque vitre est nettoyée, vous pouvez voir un peu plus dans la pièce qui se trouve devant vous, mais vous n’en voyez toujours qu’une partie. Chaque vitre révèle un peu plus de la pièce, mais son image complète vous échappe encore.

Nous – Business Analysts – sommes à l’extérieur et nous regardons à l’intérieur.

Le fait de ne pas avoir une vision complète de l’entreprise, de ses processus ou de ses motivations économiques et commerciales peut ainsi donner à l’analyste d’affaires le sentiment d’être inadapté et de manquer d’information.

En tant que BA, les questions sont vos meilleures amies (comme l’est la raclette pour le laveur de vitre). Il m’est arrivé d’avoir l’impression de poser trop de questions. Mais je me suis rendu compte au fur et à mesure que si je ne posais pas ma deuxième question, elle-même pouvant conduire à une troisième question, je risquais de ne pas acquérir les connaissances nécessaires à ma compréhension et que je ne serais pas en mesure d’écrire les exigences de la solution.

Se sentir anxieux parce qu’on ne connaît pas l’entreprise est bien entendu stressant, mais retenez que ne pas poser suffisamment de questions causera bien plus de stress plus tard car il vous manquera la compréhension nécessaire et suffisante pour décrire la meilleure solution possible.

Si vous avez 100 questions, ne vous arrêtez pas au numéro 99 : posez vos 100 questions. Et si vous constatez que les contributeurs s’impatientent un peu face à vos questions, rappelez-leur gentiment que vous essayez de les comprendre en tant qu’observateur extérieur. Une fois que vous aurez acquis une meilleure compréhension, votre perspective changera et vous ne regarderez plus à travers des vitres sales.

 

Facteur n°2 : les projets complexes et/ou de grande taille

Si vous avez participé à des projets impliquant de nombreuses parties prenantes, vous pouvez ressentir de la pression avant même d’écrire la première lettre de votre document d’exigences. Eh oui, commencer un nouveau projet est impressionnant ! Que vous soyez amené(e) à intervenir auprès d’un nouveau département avec de nouveaux visages ou à prendre part à un projet complexe ou de grande taille, il est normal de se sentir intimidé(e).

Dans de telles situations, nouer des alliances est un bon antidote.

Trouvez des membres de l’équipe projet en qui vous pouvez avoir confiance. L’établissement de bonnes relations est très important pour votre réussite en tant que BA et vous aidera également à réduire votre stress. Que ce soit pour avoir un soutien amical ou professionnel, un analyste d’affaires doit apprendre à ne pas travailler seul, en dépit de sa position un peu en marge du reste de l’entreprise.

Facteur n°3 : l’élicitation ne consiste pas à appliquer une technique unique et universelle

Pour ceux qui ne pratiquent pas l’analyse d’affaires, le recueil des exigences métiers et solutions peut sembler un jeu d’enfant. Vous trouvez le besoin et vous l’écrivez. En réalité, ce n’est pas du tout aussi simple. Les méthodes d’élicitation varient selon les contextes et les parties prenantes. Certains contributeurs sont très ouverts au partage d’information, quand d’autres sont plus réservés, voire réticents ou encore ne savent pas comment exprimer leur besoin. La technique d’interview ou d’entretien en face à face peut fonctionner pour les uns alors que pour d’autres, l’envoi de courriers électroniques ou des ateliers de travail de groupe est plus approprié.

Prendre « le pouls » de vos parties prenantes pour évaluer les différentes personnalités est essentiel. Apprenez dont à identifier leur mode de communication optimal et la manière dont vous pouvez travailler au mieux avec. Ne négligez pas non plus le mode de travail avec lequel VOUS êtes le plus à l’aise. Trouver le bon équilibre entre les méthodes de travail des parties prenantes et celles du Business Analyst fait partie des antidotes pour réduire le stress.

Ne vous sentez donc pas obligé(e) d’utiliser une technique d’élicitation qui ne vous convient pas. En tant que Business Analysts, notre rôle n’est pas de cocher des cases dans la liste des documents à livrer au chef de projet. Non : nous voulons et devons apporter une véritable valeur ajoutée à l’Organisation et aux utilisateurs finaux.

Facteur n°4 : la pression des délais

Qui dit projet, dit date de début et date de fin. Les activités de Business Analyse sont souvent résumées à quelques lignes de tâches dans le planning projet, et la pression pour respecter ces échéances peut être immense. Bien évidemment, aucun BA n’a envie d’être responsable d’un retard de livraison du projet.

En tant que BA, nous nous efforçons la plupart du temps de respecter les délais qui nous sont donnés. Mais honnêtement : si nous ne comprenons pas (encore) l’activité de l’Organisation, si le projet est complexe et si nous ne savons pas quelle méthode d’élicitation utiliser au début d’un projet, comment réussir à rendre nos livrables dans les temps impartis ?

Si vous trouvez que les délais sont irréalistes, exprimez-vous.

Certes, les conversations ouvertes et sans fard peuvent vous sembler inconfortables, mais elles peuvent aussi être indispensables pour fournir un travail de qualité. Le planning projet ne sera pas obligatoirement mis à jour à la suite des questionnements que vous aurez levé, mais je vous garantis que vous ressentirez un peu moins de pression d’avoir osé vous exprimer ouvertement et honnêtement.

Cette liste de facteurs de stress et les réponses que l’on peut y apporter n’est bien entendu pas exhaustive ; il s’agit simplement de quelques-uns des éléments clés que j’ai remarqués au cours de ma carrière en tant que Business Analyst autrefois stressée et anxieuse. En fin de compte, il est important de se rappeler que votre succès en tant qu’analyste d’affaires repose en partie sur votre capacité à bien effectuer votre travail. Différents facteurs de stress peuvent devenir des obstacles à votre performance. Identifier et comprendre ces facteurs est la première étape pour s’y attaquer.

(Cet article écrit par Shay Thomas et publié dans le BA Times sous le titre original “Deconstructing The Stress Factors In The Business Analyst Role” a été traduit de l’anglais par Best Of Business Analyst)

Shanekia (Shay) Thomas

Shay est une Business Analyst senior en sécurité de l'information cumulant plus de 15 ans d'expérience. Elle est titulaire de deux diplômes de l'université de Géorgie en littérature comparée et en journalisme. Elle est également certifiée Six Sigma Greenbelt. Elle a à cœur d'encourager les autres BA à se sentir à l'aise dans leur rôle et à trouver leur propre style.

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Alice Svadchii

Formatrice, coach, conférencière et productrice de contenus enthousiaste !

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