La Clé de l’Innovation selon Seth Godin : Jouer, Échouer, Réussir

Pourquoi certaines personnes semblent-elles plus douées que d’autres pour trouver des solutions innovantes ? Même si on ne peut nier l’importance de la créativité innée, l’expérience et les connaissances permettent aussi d’avoir une compréhension approfondie des enjeux, des défis et des tendances émergentes. Et si, en plus, vous êtes curieux de nature, il est à parier que vous aimez poser des questions pertinentes, remettre en question les idées établies et que vous cherchiez naturellement des solutions originales.

Seth Godin, fameux entrepreneur, conférencier et blogueur, met l’accent, dans son nouveau manifeste intitulé« Poke the box », sur le rôle déterminant du jeu et de l’échec dans le processus d’innovation.

Pratiquer la Business Analyse requiert souvent une certaine dose de créativité. Normal, quand on sait que cette discipline consiste à identifier puis à concevoir la meilleure solution possible en réponse à une besoin de changement exprimé par une organisation. Or nous avons spontanément tendance à reproduire ce qui existe déjà, et qui parfois ne fonctionne pas. Alors, comment faire pour innover?

Si vous suivez les publications de Best Of Business Analyst, vous avez peut-être vu passer des articles ou des vidéos sur différentes techniques d’innovation, comme la stratégie Disney, les 10 types d’innovation® selon Jay Doblin ou encore le processus Simplex.

Ce que j’ai aimé dans l’approche de Seth Godin, c’est qu’il nous demande de laisser tomber le cerveau gauche analytique pour nous lâcher la grappe… en jouant, comme les enfants savent si bien le faire. Mais ce n’est pas si simple, dans une société où l’on nous demande d’avoir des résultats positifs du premier coup. Pas si simple ? Ce n’est pas l’avis de Seth Godin…

Je vous propose dans cet article des extraits significatifs et inspirants de l’interview qu’il a accordée à Mindtools.  N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions et expériences en commentaire !

Pourquoi est-ce si important de jouer pour innover ?

L’avis de Seth Godin : Si le monde ne changeait pas, ce ne serait pas important du tout. En revanche, dans un cadre où rien n’est figé, c’est le seul moyen de se lancer sans règles ni plans. Dans un environnement où il n’y a pas de carte, on n’arrive à rien si on n’a pas quelqu’un qui est prêt à aller vers l’inconnu.

Si nous nous projetons dans le passé, à l’ère impériale et à celle de l’exploration du nouveau monde par les Européens, les seules personnes qui ont créé de la valeur sont celles qui étaient prêtes à monter sur un bateau, même si elles ne savaient pas où elles allaient. Ceux qui sont restés assis dans leur petite boutique en continuant leurs activités d’avant ont rapidement été dépassés, parce que le monde a changé.

Et tout le monde est d’accord pour dire que de nos jours, le monde change encore plus rapidement.

Dans ce monde où une usine performante ne vaut pas grand-chose, où les Range Rover et les Jaguar du monde entier ont des problèmes parce que ce qui fonctionnait il y a quelques années ne marche plus, nous avons besoin de gens qui sont prêts à dire : “Oh, je vais essayer quelque chose de nouveau, parce que le coût de l’échec est faible et le bénéfice de la réussite est énorme. »

La place de l’initiative personnelle en entreprise

Pour beaucoup d’entre nous, c’est bien joli tout cela… mais est-ce vraiment réaliste dans le monde des affaires d’aujourd’hui où il n’y a pas beaucoup de place pour l’initiative personnelle ?

L’avis de Seth Godin : Permettez-moi de vous donner cinq exemples qui me viennent à l’esprit. Lorsque j’écris un article de blog, ce que je fais tous les jours, et que je le présente à un million de personnes dans le monde, si je me trompe, j’ai perdu quelques minutes, mais je peux en écrire un autre demain. En revanche, lorsque j’écris un livre et que je dois y consacrer un an, si je me trompe, l’enjeu est beaucoup plus important.

Si je m’occupe du service clientèle chez Zappo’s et que le téléphone sonne, que je réponds et que je parle à la personne au téléphone sans lire un script et que je découvre ainsi une nouvelle façon de satisfaire un client, cela apporte beaucoup de valeur à l’entreprise. Et si je me trompe, le coût est terriblement bas.

Si je travaille dans le domaine de la bio-ingénierie et de la recherche ADN, il fallait autrefois quatre ans pour trouver un moyen de tester l’efficacité d’un nouveau type de bactérie. Aujourd’hui, grâce à un logiciel aussi simple que Microsoft Word, je peux recombiner une nouvelle forme d’ADN sur mon ordinateur portable et la produire dans une boîte de Pétri en une journée.

Il en va de même pour la fabrication des voitures : on peut reprogrammer un robot en une heure pour tester un nouveau modèle de voiture, alors qu’il fallait auparavant un mois.

Dans tous ces exemples, nous constatons que le coût de l’expérimentation est minime, alors que l’avantage de réussir est énorme.

Le rôle des managers pour autoriser l’innovation par le jeu

Dans certaines organisations, certains managers n’ont pas forcément l’autorité nécessaire pour laisser faire un processus d’innovation par le jeu. 

L’avis de Seth Godin : Exactement, et c’est l’objection que j’appelle “mon patron ne me laissera pas faire”, que beaucoup de gens comprennent comme : “mon patron ne me laissera pas faire ça“.

Ma première réponse à ces personnes est que, si vous voulez que votre patron endosse vos échecs et vous laisse tout le crédit si vous réussissez, bien sûr que votre patron ne vous laissera pas faire ! Il n’est pas idiot et tous les succès que nous avons vus viennent de personnes qui sont prêtes à prendre la responsabilité de leur travail.

Responsabilité vs. autorité

Cette différence entre la responsabilité et l’autorité est énorme. La responsabilité est prise, l’autorité est donnée et vous pouvez faire beaucoup si vous êtes prêt à prendre la responsabilité et à accepter les reproches quand vous avez tort. C’est ce que font les gens qui construisent de grandes carrières : ils font beaucoup de petits changements qui pourraient conduire à de petits échecs (quand bien même ils réussissent finalement). Dans le cas où ce petit échec se produit, si vous en acceptez les conséquences, vous pouvez rebondir et recommencer.

C’est ce cycle qui mène à la réussite.

Si je regarde ce que Sir Richard Branson a fait, c’est exactement l’état d’esprit qui lui a permis de créer un empire, brique après brique.

Maintenant, il est tout-à-fait possible que vous travailliez pour une entreprise ou un patron qui ne vous laisse aucune autonomie en matière d’innovation ou de proposition de changement. Mais je pense que si vous avez ce job, ce n’est pas une bonne excuse, car vous avez en quelque sorte donné votre assentiment pour échanger votre autonomie et votre carrière professionnelle contre une rémunération – dans une Organisation qui échouera de toute manière un jour ou l’autre…

Et je ne veux pas entendre ces récriminations. Je préférerais que vous alliez là où l’on attend de vous que vous soyez cet être humain qui exprime toutes ses capacités à changer les choses.

Vous seul choisissez votre carrière

Dans le monde actuel, y a-t-il la place pour des Organisations qui permettent et guident ce type de créativité chez leurs collaborateurs?

L’avis de Seth Godin : Si vous travaillez sur une chaîne de montage qui fabrique des stimulateurs cardiaques, j’espère sincèrement que vous suivrez les instructions à la lettre lorsque vous mettrez les piles dans le stimulateur. Mais ne vous attendez pas à recevoir une grosse augmentation à la fin de l’année parce que vous êtes un excellent employé… En réalité, ce n’est pas le cas, vous n’êtes qu’un rouage remplaçable de la chaîne de montage.

Mais nous avons tous le choix. Vous pouvez choisir d’occuper un emploi nécessitant une petite ou grosse dose de conformisme – et j’espère que certaines personnes s’orienteront vers ce dernier choix. Mais à en juger par la façon dont les gens sont valorisés dans les entreprises et les administrations, peu sont ceux qui décident d’avoir un emploi où c’est à eux que revient la responsabilité de créer les plans au lieu de simplement les suivre.

Si nous analysons toutes les marques qui se sont développées au cours des dix dernières années et toutes les carrières qui s’y sont épanouies, elles appartiennent à des personnes qui font partie de celles qui dessinent les plans, ayant décidé que ce serait ainsi qu’elles gagneraient leur vie. Nous ne vivons pas dans la Russie stalinienne, et nous pouvons donc choisir où nous exerçons notre travail.

 

N’acceptez pas de n’être qu’un rouage

Mon manifeste de 85 pages « Poke the box » est justement là pour ça : ne choisissez pas de travailler dans un endroit où vous n’êtes qu’un rouage dans l’engrenage.

La seconde partie de mon livre parle du fait qu’il faut rejeter ce que j’appelle “la tyrannie du choix” : les auteurs qui attendent un agent, un agent qui attend un éditeur, et un éditeur qui attend de passer dans Charlie Rose. Tous attendent d’être choisis. Ce qu’Internet a fait, c’est donner un micro à tout le monde, alors servez-vous en. Si vous repensez à J. K. Rowling et à sa carrière, elle était à un jour près de ne pas pouvoir publier Harry Potter, qui avait été rejeté par tous les éditeurs du monde, à l’exception d’un seul qui l’a finalement accepté. Si ce dernier l’avait rejeté, nous n’aurions pas eu Harry Potter.

Aujourd’hui, cette situation est inconcevable parce que si vous croyez vraiment en votre travail, vous le publiez, vous VOUS choisissez, que vous soyez architecte, ingénieur, développeur.  

C’est cet acte de se choisir qui ouvre la porte aux gens et qui finalement les met au pied du mur en leur disant : “Si vous êtes bon, montrez-le!”.

 

Avoir raison ne suffit pas pour réussir

Avoir une bonne idée n’est pas suffisant pour qu’elle soit mise en pratique. C’est ce que « l’impératif de Semmelweis » résume.

L’explication de Seth Godin : il y a quelques centaines d’années, Ignaz Semmelweis a découvert que les médecins qui se lavaient les mains après avoir aidé une femme à accoucher, pouvaient sauver des vies. Parce qu’à l’époque, les médecins allaient ensuite déjeuner, puis accouchaient un autre bébé, puis retiraient une balle dans le corps de quelqu’un, tout cela sans jamais se laver les mains. Semmelweis a pu Prouver, avec un P majuscule, que si les médecins se lavaient les mains, des vies seraient sauvées, et des mères ne mourraient pas en couches.

Pourtant, vingt ans plus tard, mis à part les médecins de son service, aucun autre en Europe ne se lavait les mains: sa brillante idée n’avait pas fait tâche d’huile. Pourtant, ce n’était pas parce qu’il avait tort – car il avait effectivement raison. La vrai raison était qu’il était im-bu-va-ble! Il hurlait et insultait tout-le-monde, ce qui n’incitait pas les autres médecins à adopter son idée. Ce qu’ils n’ont donc pas fait.

La brillante idée de Semmelweis était indissociable de son auteur, aussi mon argumentation est que ce n’est pas parce que vous avez raison que tout-le-monde va vous suivre ou vous laisser porter une initiative. Internet a donné un micro à tous, mais si personne ne vous écoute parce que vous n’êtes pas assez charismatique ou que vous n’appuyez pas sur les bons boutons, vous allez échouer.

Ce ne sera donc pas facile, mais le chemin est simple et clair :

Si vous agissez avec générosité en dessinant puis en partageant vos plans, vos bonnes idées, puis que vous travaillez dur pour que les gens vous suivent, ils le feront.

Et la magie ici, c’est qu’une fois que les gens vous suivent, gagner de l’argent et faire carrière se fait tout seul.

 

Alors tout-le-monde peut innover ?

L’avis de Seth Godin : Si vous êtes quelqu’un qui commence mais ne termine jamais ce qu’il entreprend, si vous faites partie de ces gens qui ont un atelier rempli de projets à moitié terminés, vous échouerez.

Mais si vous terminez votre projet, et qu’il touche ne serait-ce qu’un seul autre être humain, alors c’est déjà une réussite, et vous pouvez débuter le cycle suivant.

Donc l’idée d’inciter à innover implique le fait d’aller jusqu’au bout.

Parce que sinon, vous vous cachez, c’est juste fait d’une manière différente. Vous et moi connaissons des gens qui ont six idées de business et douze romans inachevés, ils se disent « je suis un artiste et pas un gestionnaire ».  

Mais en réalité, ils se cachent du marché, parce que si personne ne voit leurs projets, comment pourraient-ils être critiqués ? C’est juste une stratégie d’évitement.

 

Le rôle de la planification de projet innovant

Quelle « quantité » de planification est la plus appropriée dans le cas d’un processus d’innovation par le jeu ?

L’avis de Seth Godin

La façon dont je joue à ce jeu depuis 25 ans est la suivante : mon but est d’échouer plus que n’importe qui d’autre.

Mais à bien y réfléchir, pour continuer un jeu, il ne faut pas en sortir. Il me semble donc que l’intérêt de la planification est de choisir ses projets de telle sorte que s’ils réussissent, ils valent la peine d’être réalisés, mais que s’ils échouent, on peut continuer à jouer.

Je vous illustre cela avec le projet Domino, cette maison d’édition que je lance. Parce qu’elle est alimentée par Amazon, je ne vais pas me retrouver avec 50 000 livres invendus stockés dans mon garage que je dois payer – c’est Amazon qui s’en charge. Ils peuvent se permettre de prendre ce risque, ce qui n’est pas mon cas, et cela me permet de jouer ce jeu et de publier le genre d’ouvrages que je ne publierais pas normalement si j’étais seul, parce que cela pourrait m’anéantir. Je ne vais pas me lancer dans la création d’un réseau de télévision par câble parce que je pense avoir une bonne idée, mais si je me trompe, c’est trois ans de ma vie qui disparaissent.

Ce qu’il faut, c’est chercher une échelle appropriée pour vos projets.

Si vous travaillez chez General Electric ou Wal-Mart, le genre de petits projets que je fais ne vaut même pas la peine que d’y consacrer du temps. Pour être écouté, vous devez chercher un projet plus important et travailler au sein d’une Organisation qui vous récompensera si vous vous trompez.

Oui, je parle vraiment de “récompense” ! Ce que je dis aux managers et aux dirigeants, c’est que s’ils sont réellement impliqués dans une culture d’innovation, ils ne devraient jamais utiliser la phrase “l’échec n’est pas une option”, car si l’échec n’est pas une option, le succès n’est pas une option non plus.

 

La peur de l’échec : un frein à l’innovation ?

L’échec est une perspective effrayante pour beaucoup de gens à cause de phrases comme celle-ci. Comment aider les gens à se sentir plus à l’aise avec cette notion d’échec ?

L’avis de Seth Godin : Rappelez-vous lorsque vous étiez en maternelle, vous tromper ou lever la main ne vous posait aucun problème, pas plus que raconter une blague ou jouer avec des enfants que vous ne connaissiez pas la minute d’avant. Nous sommes nés pour jouer. Sauf que par la suite, on nous a fait un lavage de cerveau pour nous rendre amnésiques à ce sujet.

Et la raison pour laquelle on nous lave le cerveau est que les industriels des années 1700 et 1800 voulaient désespérément des ouvriers d’usine obéissants, et que le moyen le plus facile de rendre un ouvrier d’usine docile est de lui apprendre que la désobéissance est fatale.

Une partie de ce que nous devons faire pour lever cette peur paralysante de l’échec est donc de nous laver le cerveau, de laver le cerveau de nos enfants et de laver le cerveau de nos collègues. Et nous pouvons le faire par des moyens qui ne semblent pas sérieux pour quelqu’un qui a été éduqué dans cette mentalité industrielle, mais qui sont en réalité très sérieux.

Par exemple, que diriez-vous de vous récompenser pour avoir échoué, de tenir un journal de bord avec le nombre de fois où vous avez échoué ? Ou encore, si vous ne pouvez pas citer trois exemples d’échecs faits la veille, d’être reconnu comme illégitime à un processus d’innovation ?  

Personnellement, aujourd’hui, j’ai échoué trois fois avant le petit-déjeuner. C’est un défi d’agir de la sorte, mais une fois que vous avez pris l’habitude, ce n’est pas si difficile de continuer !

 

Tenir un journal de ses échecs, c’est constater qu’on est toujours vivant

Ce qui est génial avec ce type de journal des échecs, c’est que vous êtes comme Superman. Parce que malgré les balles qui fusent, vous êtes toujours là, et vous avez fait cette chose qui vous faisait pourtant si peur auparavant…

Pema Chodron raconte la belle histoire de Trungpa Rinpoche qui se promenait devant un cimetière avec trois de ses assistants au Tibet. Un terrifiant molosse, les babines écumantes, aboyait en tirant sur la chaîne qui l’attachait. Lorsqu’ils furent à moins de dix mètres du chien, la chaîne se rompit  et celui-ci s’élança vers eux avec l’intention claire de les mordre. Les trois assistants de Trungpa Rinpoche crièrent puis s’enfuirent, tandis que Rinpoché regarda le chien et se dirigea vers lui. Celui-ci fut tellement surpris qu’il s’enfuit, la queue entre les jambes.

Si vous réfléchissez deux secondes à la vie de Rinpoché après cet événement, vous perdez toute peur car vous prenez conscience que la peur est une technique de survie dont l’intérêt est vraiment surestimé.

 

Comment surmonter les peurs logées dans notre cerveau reptilien ?

L’avis de Seth Godin : l’amygdale est une partie du cerveau qui est responsable de la peur, de la colère, de la vengeance et des instincts de reproduction. En gros, c’est elle qui est censée vous maintenir en vie et vous aider à avoir des enfants. C’est le cerveau reptilien qui s’affole si le chef vous jette hors du village parce que le tigre à dents de sabre pourrait vous dévorer, et c’est lui encore qui vous fait crier lorsque votre avion entre une zone de turbulences, même si, rationnellement, nous savons tous que crier ne maintient pas l’avion en l’air.

Le cerveau reptilien court-circuite notre « meilleur soi » et il s’exprime avec une voix que Steve Pressfield appelle la voix de la résistance. C’est elle qui est responsable du syndrome de la page blanche, ou qui est occupée à vous dire, lors de votre processus d’écriture, que vous êtes en train de raconter n’importe quoi. Parce qu’elle a peur.

La voix de la résistance est notre ennemie, et il nous appartient d’apprendre à la reconnaître quand elle surgit. Ce que j’ai réussi à faire, pas dans tous les domaines de ma vie mais dans certains, c’est que lorsque j’entends la voix de la résistance, je fais exactement le contraire de ce qu’elle me dit de faire.

C’est votre boussole, pour peu que vous ayez appris à l’identifier chez vous.

 

Aller dans le sens du courant et mesurer les risques

Le flux est un phénomène physique, par exemple lorsqu’un objet chaud et un objet froid sont placés l’un à côté de l’autre, l’énergie se déplace et nous appelons donc ce mouvement un flux. On nous a appris que le changement est une mauvaise chose parce que le changement, si vous êtes un homme des cavernes, signifie que les récoltes risquent de ne pas pousser ou que les animaux risquent de s’enfuir. Que le changement dans votre travail, ou un nouveau patron, signifie souvent que des choses désagréables vont vous arriver (du moins, c’est ce que nous pensons).

Nous craignons donc le changement, et c’est la raison pour laquelle des entreprises comme AOL sont restées figées pendant des années face à l’internet, parce qu’il représentait un changement.

Le flux est simplement l’écoulement des choses qui vont de l’avant.

Si vous imaginez une rivière qui coule, un caillou dans cette rivière qui lutte contre le flux est en fait plus stressé qu’un caillou qui se laisse simplement emporter.

Nous vivons donc dans un monde de flux où ce que nous appelons le changement se produit tous les jours, où l’internet change, l’économie change, les entreprises changent et la politique change, et si nous luttons aveuglément contre, en souhaitant conserver le statu quo, nous allons être stressés et nous allons échouer.

 

Le changement est une opportunité

Mais si nous considérons ce changement comme une opportunité, non seulement nous aurons plus de succès, mais ce sera aussi plus amusant.

Il y a des risques qui valent la peine d’être pris et d’autres qui ne valent pas la peine d’être pris, et nous les confondons tout le temps. Il n’est pas risqué de lever la main pendant un cours et de poser une question à l’enseignant. Personne n’a jamais été blessé en faisant cela, cela ne menace pas notre vie, et pourtant notre cœur bat plus vite et nous nous sentons nerveux parce que nous sommes câblés pour penser que c’est un risque.

Or, ce que le système économique fait de nos jours, c’est récompenser les gens qui font ce que la majorité estime à tort être une prise de risques. Cet état d’esprit est récompensé par des succès d’entrepreneurs et d’innovations, quand bien même rien n’en garantit la longévité.

 

Les 3 conseils de Seth Godin pour innover en entreprise

L’avis de Seth Godin : mon premier conseil, c’est de ne pas chercher les « meilleurs » conseils, c’est bien plus profond que des conseils universels et superficiels. 

Mon deuxième conseil est de créer un environnement dans lequel vous pouvez faire de petits changements qui échouent et prendre l’habitude de ces petits échecs sans conséquence.

Et mon troisième conseil, c’est de tirer des leçons de ces petits échecs pour faire de plus grands pas. Vous réaliserez ainsi petit à petit que votre vie n’est rien de plus qu’une série de projets, et que les projets ne sont rien d’autres qu’une série de jeux qui « piquent » mais qui ne sont pas mortels. Et plus vous jouerez de la sorte, plus vous apprendrez, plus vous grandirez, et plus vous serez précieux pour nous tous.

Et nous avons tous désespérément besoin que vous vous lanciez enfin…

Source : « Poke the box », MindTools

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Alice Svadchii

Formatrice, coach, conférencière et productrice de contenus enthousiaste !

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