Le SQL (Structured Query Language) est un langage de programmation spécialement conçu pour la gestion et l’interrogation des bases de données relationnelles. Lorsque l’on postule comme Business Analyst en systèmes d’information, il arrive que le SQL fasse partie des compétences demandées par l’employeur. Dans cet article, je vous explique pourquoi la connaissance du SQL peut être nécessaire quand on est analyste d’affaires.
Si vous débutez comme Business Analyst et que vous n’avez pas suivi d’études en informatique, la notion de bases de données (BDD) relationnelles et de SQL vous semble probablement très confuse.
Je vous propose donc de commencer par une brève introduction sur ce que sont les BDD et le SQL.
Qu’est-ce qu’une base de données (BDD) ?
Une base de données est une collection organisée de données structurées et interconnectées. Elle est conçue pour stocker, gérer et récupérer des informations de manière efficace. Les bases de données sont utilisées dans de nombreux domaines, tels que les entreprises, les organisations, les institutions gouvernementales, les applications web, etc.
Une base de données peut être comparée à un grand entrepôt d’informations, où les données sont stockées de manière logique et structurée pour permettre une manipulation et une récupération efficaces.
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Voici quelques concepts clés liés aux bases de données :
- Données : Les données représentent les informations brutes qui sont stockées dans une base de données. Elles peuvent inclure des chiffres, du texte, des images, des vidéos, etc.
- Système de gestion de base de données (SGBD) : Un SGBD est un logiciel qui facilite la création, la manipulation et la gestion des bases de données. Il offre une interface pour interagir avec la base de données, exécuter des requêtes, effectuer des opérations de stockage et garantir la sécurité des données.
- Modèle de données : Le modèle de données définit la structure, les règles et les relations des données dans une base de données. Les modèles de données couramment utilisés comprennent le modèle relationnel, le modèle hiérarchique, le modèle en réseau, etc.
- Tables : Les tables sont les structures de base d’une base de données relationnelle, comme expliqué précédemment. Elles sont utilisées pour organiser les données en lignes (les « enregistrements ») et en colonnes (les « champs »).
- Requêtes : Les requêtes sont des instructions utilisées pour interroger, extraire et manipuler les données dans une base de données. Elles permettent de récupérer des informations spécifiques, de mettre à jour des données, de supprimer des enregistrements, etc.
- Index : Un index est une structure de données utilisée pour améliorer les performances de recherche dans une base de données. Il accélère l’accès aux données en créant des références rapides aux enregistrements.
- Intégrité des données : L’intégrité des données se réfère à la précision, à la cohérence et à la validité des données stockées dans une base de données. Les contraintes d’intégrité sont utilisées pour garantir que les données respectent certaines règles et restrictions définies.
Quand on parle de SQL, on se réfère aux bases données relationnelles, qui est l’un des types de bases de données que l’on manipule en informatique.
Les différents types de bases de données
En effet, il existe plusieurs types de bases de données, chacun ayant ses propres caractéristiques et cas d’utilisation spécifiques.
Pour choisir le type ou la combinaison de types de base de données à utiliser dans la conception d’un logiciel, les développeurs étudient notamment les exigences spécifiques de l’application, les performances attendues, la structure des données et les fonctionnalités nécessaires. Dans de nombreux cas, une combinaison de plusieurs types de bases de données peut être utilisée pour répondre aux besoins complexes des applications.
Voici quelques-uns des types de bases de données couramment utilisés :
- Bases de données relationnelles : Les bases de données relationnelles utilisent le modèle de données relationnel et sont basées sur des tables interconnectées. Elles sont structurées, permettent des relations entre les données et utilisent le langage SQL pour la gestion et l’interrogation des données. Les bases de données relationnelles sont largement utilisées dans de nombreux domaines, tels que les systèmes d’entreprise, les applications de gestion, etc.
- Bases de données hiérarchiques : Les bases de données hiérarchiques organisent les données dans une structure en forme d’arborescence avec des relations parent-enfant. Elles sont principalement utilisées pour stocker et gérer des données à structure complexe, comme les systèmes de fichiers ou les organigrammes.
- Bases de données en réseau : Les bases de données en réseau utilisent le modèle en réseau pour représenter les relations entre les données. Elles permettent des relations multiples et sont souvent utilisées dans les applications liées à l’ingénierie, la recherche, ou encore la science.
- Bases de données orientées objet : Les bases de données orientées objet sont conçues pour stocker et manipuler des objets complexes, tels que des images, des vidéos, ou des documents. Elles permettent de stocker des données structurées et non structurées et sont utilisées dans des domaines tels que le multimédia, les applications web, etc.
- Bases de données NoSQL : Les bases de données NoSQL (Not Only SQL) sont des bases de données non relationnelles qui offrent une flexibilité et une évolutivité élevées. Elles sont adaptées au stockage et à la gestion de grandes quantités de données non structurées, telles que les données générées par les réseaux sociaux et les applications web à fort trafic.
- Bases de données temps réel : Les bases de données temps réel sont conçues pour gérer et traiter des données en temps réel avec une latence minimale. Elles sont utilisées dans des applications nécessitant des mises à jour en temps réel, telles que les systèmes de surveillance et les applications financières.
Poursuivons notre voyage vers le SQL… et pour cela, nous nous arrêtons sur le type de BDD relationnelles.
Les bases de données relationnelles et les SGBD
Une base de données relationnelle est un type de système de gestion de bases de données (SGBD) qui organise les données en différentes tables interconnectées. Ce modèle de données est basé sur la théorie des ensembles et utilise des relations pour représenter les liens entre les données.
Voici quelques concepts clés liés aux bases de données relationnelles :
- Table : Une table est une structure fondamentale d’une base de données relationnelle. Elle est composée de lignes (appelées enregistrements ou tuples) et de colonnes (appelées attributs). Chaque ligne représente une entité unique et chaque colonne représente une caractéristique de cette entité.
- Clé primaire : Une clé primaire est une colonne (ou un groupe de colonnes) qui identifie de manière unique chaque enregistrement dans une table. Elle garantit l’unicité des données et facilite les opérations de recherche et de mise à jour.
- Clé étrangère : Une clé étrangère est une colonne dans une table qui fait référence à la clé primaire d’une autre table. Elle établit une relation entre les tables et permet de créer des liens entre les données.
- Relation : Une relation est une association logique entre des tables. Elle représente une dépendance entre les données de différentes tables. Les relations peuvent être de différents types, tels que les relations un-à-un, un-à-plusieurs et plusieurs-à-plusieurs.
- Requêtes : Les requêtes SQL (Structured Query Language) – on y arrive ! – permettent d’interroger et de manipuler les données dans une base de données relationnelle. Elles permettent de récupérer des informations spécifiques, d’effectuer des filtrages, des regroupements, des jointures, etc.
- Intégrité référentielle : L’intégrité référentielle est une propriété des bases de données relationnelles qui assure que les relations entre les tables sont maintenues de manière cohérente. Cela signifie que les clés étrangères doivent correspondre à des valeurs existantes dans la table référencée.
Zoom sur le SQL
Le SQL (Structured Query Language) est un langage de programmation spécialement conçu pour la gestion et l’interrogation des bases de données relationnelles. Il fournit une interface permettant de communiquer avec une base de données, d’exécuter des opérations de lecture, d’écriture, de mise à jour et de suppression des données, ainsi que de gérer la structure de la base de données elle-même.
Voici quelques caractéristiques et fonctionnalités clés du SQL :
- Interrogation des données : Le SQL permet d’interroger les données dans une base de données. À l’aide de la clause SELECT, vous pouvez spécifier les colonnes et les tables à partir desquelles vous souhaitez extraire des données. Vous pouvez également utiliser des clauses supplémentaires telles que WHERE, ORDER BY, GROUP BY, JOIN, etc., pour filtrer, trier et regrouper les données selon vos besoins.
Exemple de requête SQL :
SELECT column1, column2 FROM table WHERE condition;
- Manipulation des données : Le SQL permet d’effectuer des opérations de manipulation des données, telles que l’insertion, la mise à jour et la suppression d’enregistrements dans une table.
Exemple d’instructions SQL :
INSERT INTO table (column1, column2) VALUES (value1, value2);
UPDATE table SET column1 = value1 WHERE condition;
DELETE FROM table WHERE condition;
- Création et gestion de la structure de la base de données : Le SQL permet de créer, modifier et supprimer des tables, des vues, des index, des contraintes et d’autres objets de base de données. Vous pouvez également définir des clés primaires, des clés étrangères et des contraintes d’intégrité pour garantir la cohérence des données.
Exemple de création de table en SQL :
CREATE TABLE table (
column1 datatype,
column2 datatype,
…
);
- Contrôle des autorisations : Le SQL permet également de gérer les autorisations et les privilèges d’accès aux bases de données et aux objets de base de données. Vous pouvez accorder ou révoquer des droits d’accès à des utilisateurs ou à des rôles spécifiques.
Exemple de gestion des autorisations en SQL :
GRANT SELECT, INSERT ON table TO user;
REVOKE DELETE ON table FROM user;
- Agrégation des données : Le SQL offre aussi des fonctions d’agrégation telles que SUM, AVG, COUNT, MAX, MIN, qui permettent de calculer des valeurs agrégées à partir des données.
Exemple de requête avec agrégation en SQL :
SELECT SUM(sales) FROM table;
Le SQL est un langage standardisé largement utilisé dans l’industrie et est pris en charge par la plupart des systèmes de gestion de bases de données relationnelles. Il permet aux développeurs, aux et aux administrateurs de bases de données de manipuler et d’interroger les données de manière efficace et précise.
Le SQL est également très utile quand on est Business Analyst en systèmes d’information, comme nous allons le voir à présent.
L’intérêt du SQL en Business Analyse
En tant que business analyst, le SQL peut être un outil extrêmement précieux car il permet :
- D’accéder et d’extraire des données : En tant que business analyst, vous êtes souvent chargé d’extraire des données pertinentes à partir de différentes sources de données, telles que des bases de données, des entrepôts de données ou des outils analytiques. Le SQL vous permet d’écrire des requêtes pour accéder et extraire ces données spécifiques dont vous avez besoin pour vos analyses.
- D’analyser et de manipuler des données : Une fois que vous avez accédé aux données, le SQL vous permet de les analyser et de les manipuler de différentes manières. Vous pouvez effectuer des agrégations, des regroupements, des filtrages et des jointures de tables, ce qui vous permet de réorganiser les données selon vos besoins et de les préparer pour des analyses ultérieures.
- De créer des rapports et des tableaux de bord : Le SQL peut être utilisé pour créer des requêtes qui génèrent des rapports et des tableaux de bord basés sur les données. Vous pouvez extraire les informations requises et les présenter de manière claire et concise pour aider, par exemple, à la prise de décision.
- De vérifier la qualité des données : En tant que business analyst, il est important de s’assurer que les données utilisées pour l’analyse sont fiables et de bonne qualité. Le SQL permet d’exécuter des requêtes pour effectuer des vérifications de cohérence, de validité et d’intégrité des données, ce qui vous permet de détecter les éventuelles erreurs ou incohérences.
- De collaborer plus efficacement avec les équipes techniques : Le SQL est un langage couramment utilisé par les équipes de développement. La compréhension de ce qu’est le SQL nous permet de mieux collaborer avec les développeurs, de comprendre les structures de données, de discuter des besoins en matière de données, d’être pertinent lors des tests logiciels etc.
Le SQL dans les activités de Business Analyse
Voici quelques-unes des activités de Business Analyse qui peuvent s’appuyer sur l’utilisation du SQL – bien entendu, lorsque le logiciel ou le S.I. est construit autour d’un SGBD, et que le BA a obtenu des accès en consultation sur celui-ci.
- Technique de data mining (élicitation)
- Analyse des interfaces
- Analyse d’écarts
- Modélisation des données
- Compréhension des données d’entreprise (data dictionary / glossaire)
- Préparation des ateliers de travail avec les contributeurs
- Identification et analyse des règles métiers
- Préparer les scenarios et cas de tests,
- Elaborer les jeux de données de test
- Préparer les sessions de formation utilisateurs
Le SQL permet également de s’affranchir de l’utilisation rigide des rapports prédéfinis des logiciels, ou la nécessité de saisir des données métiers dans les champs des applications qu’en général seuls les utilisateurs opérationnels connaissent.
Les risques à (mal) utiliser le SQL lorsqu’on est Business Analyst
Je le dis souvent : un Business Analyst n’est pas un expert métier, pas plus qu’il n’est expert en gestion de projet, ni développeur.
Lire aussi: Doit-on être expert métier quand on est Business Analyst ?
Son expertise, c’est l’analyse d’affaires.
En d’autres termes, le BA possède les compétences pour recommander et à concevoir de manière détaillée la meilleure solution possible en réponse à un besoin de changement exprimé par une Organisation, tout en sécurisant ou en améliorant sa chaîne de valeur ainsi que le niveau de satisfaction des utilisateurs.
Le Business Analyst doit « parler » le langage des pôles métiers, celui de la gestion de projet et celui des développeurs pour pouvoir faire le liant entre eux.
La connaissance du SQL est donc un atout pour comprendre les enjeux technologiques et les utiliser dans sa quête de la « meilleure solution possible ».
En revanche, comme le Business Analyst n’est pas un expert SQL, son utilisation du SQL sans une expertise adéquate comporte certains risques, notamment :
- Les erreurs de syntaxe : Le SQL est un langage précis avec une syntaxe spécifique. Une mauvaise utilisation du SQL peut entraîner des erreurs de syntaxe, ce qui rendra les requêtes ou les opérations incorrectes et non exécutables.
- Les résultats incorrects : Une mauvaise utilisation du SQL peut conduire à des requêtes incorrectes, ce qui peut entraîner des résultats inattendus ou erronés. Cela peut avoir un impact sur les analyses et prises de décisions basées sur ces résultats.
Pour ces raisons, je vous recommande de vous appuyer sur les équipes techniques lorsque vous voulez faire une requête sur plusieurs tables de la base de données. Vous pourrez ensuite utiliser cette requête bien formulée pour en modifier les instructions ou les variables et vous adapter à l’évolution de vos besoins. Vous éviterez ainsi les problèmes potentiels d’un mauvais usage de SQL.
Vous savez à présent ce qu’est une base de données relationnelles et en quoi l’utilisation du SQL peut vous aider dans votre pratique de Business Analyst en systèmes d’information.
Je conseille régulièrement aux BA en SI débutants d’acquérir un « vernis » suffisant informatique pour mieux exercer leur métier, et une connaissance minimum en SQL fait indéniablement partie de ces compétences.
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Alice Svadchii
Formatrice, coach, conférencière et productrice de contenus enthousiaste !