Pas facile de s’exprimer librement lors d’une séance de créativité lorsque les participants ne se connaissent pas encore. C’est l’un des objectifs des « icebreakers », ces activités assez courtes réalisées sous la forme d’un jeu entre plusieurs participants destinés à travailler ensemble. Briser la glace est la première étape des ateliers du type « Design Thinking », qui amène à les gens à s’intéresser les uns aux autres avant de cocréer des solutions innovantes. Ça, c’est quand tout se passe bien… Comment faire en sorte que l’icebreaker ne se résume pas à un jeu poussif donnant le sentiment d’être une perte de temps ? Voici quelques éléments de réponse qui peuvent vous aider à briser la glace efficacement.
Quand utiliser un « icebreaker » ?
La technique des icebreakers est souvent utilisée lorsque des personnes qui ne travaillent pas habituellement ensemble, ou qui ne se connaissent pas du tout, se rencontrent dans un but spécifique et commun.
Voici quelques exemples où leur utilisation est pertinente :
- Les participants viennent d’horizons différents.
- Ils ont besoin de faire rapidement connaissance afin de travailler à un objectif commun : par exemple, les participants ont 4 heures pour imaginer une solution innovante.
- Une équipe vient d’être constituée.
- Les sujets dont vous devez discuter en groupe sont nouveaux ou mal connus.
- En tant que facilitateur, vous devez apprendre à connaître les participants et faire en sorte qu’ils vous connaissent mieux.
Lire aussi: Business Analyst : possédez-vous ces 8 compétences personnelles ?
La « glace » à briser : de quoi s’agit-il ?
Avant de fouiller dans votre boîte à outils de jeux brise-glace, arrêtez-vous deux secondes pour réfléchir à cette fameuse « glace ». De quoi s’agit-il ?
Si vous réunissez des personnes partageant les mêmes idées, la “glace” peut simplement refléter le fait que les gens ne se sont encore jamais rencontrés.
Si vous réunissez des personnes de différents « grades » et niveaux dans votre organisation, dans le but de lancer une discussion ouverte, la “glace” peut provenir de la différence de statut entre les participants.
Si vous réunissez des personnes de pays, de cultures et de perspectives différentes pour travailler ensemble, la “glace” peut provenir de la perception qu’ont les gens les uns des autres. Mettez un(e) Français(e), un(e) Chinois(e), un(e) Allemand(e), un(e) Belge, un Américain(e) dans un même atelier de travail, et vous pouvez rapidement faire face à des freins culturels qui empêchent votre séance d’aboutir.
Le rôle du Business Analyst
En tant que facilitateurs, nous devons avoir conscience de ces différences afin de mieux les gérer. En revanche, il ne faut pas non plus tomber dans le piège de vouloir briser la glace de toutes les différences de vos participants.
Un bon icebreaker se concentre sur ce qui est le plus important pour réussir l’atelier de travail, il n’a pas pour vocation à briser la glace de l’iceberg dans son intégralité, ni à apporter la paix dans le monde.
C’est la raison pour laquelle, lorsque vous concevez et animez un icebreaker, il est toujours préférable de se concentrer sur les similitudes plutôt que sur les différences, afin de mettre en lumière les intérêts communs de tous les participants à la production du résultat de la séance.
[Master Class] Devenir Business Analyst en S.I.
Les Fondamentaux de A à Z
50 heures de formation qualifiante complète en e-learning pour se professionnaliser au métier de Business Analyst en systèmes d'information.
Comment préparer et concevoir votre icebreaker
Les « brise-glace » peuvent être un moyen efficace de démarrer une session de formation ou un événement de type Team Buidling. Grâce à des séances interactives (et souvent amusantes) qui se déroulent avant le début de l’événement, les participants font connaissance, sont impliqués et adhèrent à l’objectif de ce dernier.
Bien conçu et bien animé, un icebreaker peut vraiment contribuer à donner une impulsion favorable et une bonne dynamique de groupe dès le départ.
Lire aussi: Comment gérer un contributeur difficile
Identifier la nature de la « glace »
Une des premières clés du succès consiste à s’assurer que l’activité proposée est spécifiquement axée sur la réalisation des objectifs de la séance, et qu’elle est adaptée au groupe de participants.
Après avoir identifié la nature de la « glace », l’étape suivante consiste donc à clarifier les objectifs spécifiques de votre session.
Imaginez par exemple que vous souhaitiez résoudre des problèmes de collaboration entre membres d’un même département. Votre objectif pourrait donc être le suivant :
Mettre en place un environnement de travail productif pour l’événement d’aujourd’hui, et une bonne participation de toutes les personnes impliquées, quel que soit leur niveau hiérarchique ou leur rôle dans l’équipe.
Définir une trame pour atteindre l’objectif
Votre objectif étant clarifié, vous pouvez à présent commencer à concevoir l’icebreaker, en vous demandant de quelle manière vous allez atteindre cet objectif.
Par exemple :
- Comment mettre tout-le-monde à l’aise pour se sentir libre de participer ?
- Comment mettre sur un pied d’égalité des personnes de niveaux hiérarchique et de postes différents ?
- Comment créer une vision commune de l’objectif à atteindre ?
Préparer une check-list pour mesurer le succès de l’atelier
Ces questions peuvent être utilisées comme fil rouge et check-list après avoir conçu la première trame de la session :
- Cette session aidera-t-elle les gens à s’exprimer librement (notion de règles du jeu équitables, etc)
- Faire preuve d’empathie est également indispensable pour s’assurer que l’icebreaker est bien conçu. Demandez-vous comment chacun des participants serait susceptible de réagir. Seront-ils à l’aise ? Auront-ils le sentiment que l’icebreaker est approprié et utile ?
Il y a en effet de nombreux types de jeux brise-glace possibles, chacun étant plus pertinent qu’un autre en fonction de l’objectif à atteindre.
Lire aussi: L’Empathy Map (Comprendre les pensées et émotions de vos clients)
Briser la glace pour faire connaissance
Ces jeux servent à présenter les participants les uns aux autres et à faciliter la conversation entre eux.
Le « petit fait surprenant » (Little Known Fact)
Invitez chaque participant à écrire discrètement sur une carte un fait particulier que personne ne connait de lui dans la salle…
Ce “petit fait surprenant” devient un élément d’humanisation qui peut aider à faire tomber les différences telles que le grade/statut dans les interactions futures.
2 vérités et 1 mensonge
Demandez à vos participants de se présenter et de dire trois affirmations à leur sujet, dont l’une est fausse. Le but est de découvrir laquelle. Cela stimule la créativité et permet de détendre l’atmosphère par le rire, et de jouer sur les stéréotypes.
Cet exercice permet non seulement d’apprendre à se connaître en tant qu’individus, mais aussi de lancer l’interaction au sein du groupe.
Interviews
Demandez aux participants de se mettre par groupes de deux. Chaque personne interroge son partenaire pendant une durée déterminée. Lorsque le groupe se réunit à nouveau, chaque personne présente son interlocuteur au reste du groupe.
Résoudre des problèmes
Demandez aux participants de travailler en petits groupes. Créez un scénario de problème simple à résoudre, sur lequel ils devront travailler en peu de temps. Une fois que les groupes ont analysé le problème et préparé leurs réactions, demandez à chaque groupe, à tour de rôle, de présenter son analyse et ses solutions à l’ensemble du groupe.
Conseil :
Choisissez un scénario assez simple auquel chacun peut contribuer. L’idée n’est pas de résoudre un problème réel, mais de “réchauffer” le groupe en vue d’une interaction plus poussée ou de la résolution d’un problème plus tard dans la séance. Le groupe découvrira également les styles de résolution de problèmes et d’interaction de chacun.
Les Icebreakers pour les Team Building
Ces jeux brise-glace sont utilisés pour rassembler des personnes qui en sont aux premiers stades de la constitution d’une équipe. Cela peut aider les personnes à commencer à travailler ensemble de manière plus cohérente vers des objectifs ou des plans communs.
La toile humaine
Elle met en lumière la manière dont les membres du groupe sont liés entre eux et dépendent les uns des autres.
L’animateur commence avec une pelote de laine. Il en garde une extrémité dans une main, puis il passe la pelote à l’un des participants, lequel doit se présenter et expliquer son rôle dans l’organisation.
Une fois que cette personne s’est présentée, l’animateur lui demande de passer à son tour la pelote de laine à une autre personne du groupe.
La personne qui transmet la pelote doit décrire sa relation (ou ses attentes) avec l’autre personne.
Le processus se poursuit jusqu’à ce que tout le monde se soit présenté.
Pour souligner les interdépendances au sein de l’équipe, l’animateur tire ensuite sur l’extrémité du fil qu’il tient, ce qui conduit les mains des autres participants à bouger.
Le « ball challenge »
Le but de cet icebreaker est d’aider l’équipe à se concentrer sur des objectifs communs, en incluant d’autres personnes, grâce un défi simple et chronométré utilisant une balle.
Le facilitateur dispose le groupe en cercle et demande à chaque personne de lancer la balle à travers le cercle, en annonçant d’abord son propre nom, puis le nom de la personne à qui elle lance la balle (les premières fois, chaque personne lance la balle à quelqu’un dont elle connaît déjà le nom).
Lorsque chaque personne du groupe a lancé la balle au moins une fois, il est temps de lancer le défi : faire passer la balle à tous les membres du groupe le plus rapidement possible.
Chronométrez le processus, puis demandez au groupe de battre ce temps. Au fur et à mesure que le défi avance, l’équipe améliorera son processus, par exemple en se tenant plus près les uns des autres.
Ainsi, le groupe apprendra à travailler en équipe.
Espoirs, craintes et attentes
Ce jeu est à réaliser de préférence lorsque les participants ont déjà une bonne compréhension de leur défi en tant qu’équipe.
Regroupez les participants par deux ou trois, et demandez-leur de discuter de leurs attentes pour l’événement ou le travail à venir, en y incluant leurs craintes et leurs espoirs.
Recueillez les réponses du groupe en rassemblant trois ou quatre espoirs, craintes et attentes de chaque groupe.
Les Icebreakers d’exploration
Ceux-ci peuvent être utilisés pour explorer un sujet dès le début de la séance, mais également pour changer de rythme quand on voit que le groupe s’essouffle, afin de redonner de l’énergie aux participants.
Association de mots
Cette méthode aide les participants à explorer l’étendue du domaine abordé. Dressez une liste de mots liés au thème de votre événement ou de votre formation.
Par exemple, dans le cadre d’un atelier sur la santé et la sécurité, demandez aux participants quels mots ou expressions leur viennent à l’esprit concernant les “matières dangereuses”. Ils pourraient alors suggérer : “danger”, “corrosif”, “inflammable”, “avertissement”, etc.
Inscrivez toutes les suggestions au tableau, en les regroupant éventuellement par thème.
Vous pouvez profiter de cette occasion pour introduire le jargon métier de base à connaître, et discuter de la portée (ce qui est inclus et ce qui ne l’est pas) de votre formation ou événement.
Lire aussi: 3 étapes clés pour écrire une (bonne) procédure
Les questions brûlantes
Cette étape donne à chaque personne l’occasion de poser les questions clés qu’elle espère voir abordées lors de l’événement ou de la formation.
Vous pouvez également profiter de cette occasion pour discuter de la terminologie clé et du champ d’application.
Veillez à conserver les questions et à vous y référer au fur et à mesure que l’événement se déroule et se termine.
Le Remue-méninges (brainstorming)
Cet icebreaker peut être utilisé pour redynamiser l’atelier de créativité, par exemple lorsque les participants s’enlisent dans des détails lors de la résolution de problèmes.
Admettons que votre séance consiste à résoudre les lacunes du service Clientèle. Le Remue-méninges pourrait consister à essayer de réfléchir à la manière de créer des problèmes plutôt que de les résoudre. Cela peut aider les participants à penser de manière plus créative à nouveau et cela rebooste le groupe lorsque son niveau d’énergie faiblit.
L’imagination humaine étant sans limites, il existe des dizaines d’autres jeux de type « icebreakers ».
Pour éviter de plomber votre séance de créativité en les utilisant à mauvais escient, n’omettez donc pas l’étape de préparation :
- Identifiez la nature de la « glace » à briser selon la composition du groupe de participants
- Clarifiez les objectifs spécifiques de votre séance
- Sélectionnez les icebreakers les plus pertinents.
Cet article vous a plu? Partagez-le et suivez-moi sur les réseaux sociaux!