Les 8 “soft skills” fondamentales du Business Analyst

En Business Analyse, 50% des compétences globales sont liées à la maîtrise de compétences inter- et intrapersonnelles – les fameuses “soft skills”. Autant vous dire que se concentrer uniquement sur les bonnes pratiques et compétences techniques ne fera pas de vous un Business Analyst efficace, écouté, et épanoui dans son travail. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Dans cet article, je vous donne la liste des 8 “soft skills” les plus importantes de notre métier.

Soft skills vs. Hard skills

En anglais, et de plus en plus souvent dans les processus de recrutement francophones, on oppose « hard skills » et « soft skills ».

Les hard skills sont toutes les compétences techniques apprises à l’école : comptabilité, plomberie, informatique, peinture, français, mathématiques, gestion de projet, analyse de données etc…

Les soft skills peuvent être traduites par compétences personnelles, ou encore compétences comportementales. A l’inverse des compétences techniques, elles ne peuvent être déléguées aux robots (du moins en l’état actuel des technologies…  quoi que… ).

C’est donc tout ce qui différencie l’humain du robot, d’après Jérôme Hoarau, co-auteur avec Fabrice Mauléon et Julien Bouret du livre Réflexe Soft skills.

Jérôme Hoarau précise : « l’évolution du monde du travail, notamment avec la robotisation, l’automatisation et l’intelligence artificielle, nous oblige à miser sur le capital humain, donc les soft skills. » Les soft skills sont littéralement les « compétences douces », que les auteurs du livre préfèrent qualifier de « compétences comportementales, transversales et humaines ». Il y en a un nombre très important : normal, au vu de la nature complexe de l’être humain. En somme, ce sont toutes ces qualités personnelles qui transforment un salarié lambda en un collaborateur efficace, agréable et entraînant pour le reste de l’équipe.

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Les soft skills s’acquièrent

On n’acquiert pas les soft skills comme on apprend une nouvelle compétence technique. Il ne suffit pas de potasser un livre, puis de faire un quiz et hop, ça y est, c’est acquis.

Les soft skills sont évidemment parfois innées – certains d’entre nous sont plus empathiques que d’autres, ou plus créatifs etc… Mais elles peuvent aussi s’acquérir tout au long de notre parcours de vie, une sorte de marathon ou d’hygiène personnelle permettant d’ancrer en soi de nouveaux comportements.

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Ainsi, imaginons que vous vous jugiez non créatif, ou mauvais communiquant, et vous craignez que cela vous freine dans votre carrière de Business Analyst. Pas de panique, cela se soigne : il faut juste pratiquer et avoir la bonne méthode. D’ailleurs, beaucoup d’entreprises et de coachs fondent leurs activités précisément sur l’acquisition de soft skills.

Des compétences essentielles en Business Analyse

En Business Analyse, j’estime que 50% de la compétence globale pour bien pratiquer ce métier est liée aux soft skills. D’ailleurs, jusqu’à présent, un Business Analyst (BA) était essentiellement recruté en fonction de son potentiel pour devenir un bon BA, potentiel lui-même évalué sur la base des compétences personnelles du candidat.

Avant de vous donner la liste des compétences personnelles, relationnelles et comportementales les plus importantes quand on pratique la Business Analyse, arrêtons-nous sur deux facteurs impactant :

  • Le positionnement du Business Analyst : orienté « métier » ou « solution »
  • La spécialisation du BA : expert / consultant dans une solution d’éditeur spécifique, ou non spécialisé (logiciels personnalisés, à créer à partir de zéro) 

 

Les mêmes soft skills pour tous les Business Analysts ?

Quand on travaille comme Business Analyst en Systèmes d’Information, on peut être soit rattaché à la maîtrise d’ouvrage (MOA – le porteur du besoin – le Client – le pôle métier), soit à la maîtrise d’œuvre (MOE – le réalisateur de la solution – le Fournisseur – la DSI en général).

Or, ce positionnement a une influence sur les compétences requises du BA, que ce soit en termes de compétence professionnelle (les hard skills) ou personnelles (les soft skills).

En effet, le Business Analyst rattaché à la MOA doit garder un œil détaché sur l’opérationnel, les préoccupations économiques de l’entreprise ainsi que les besoins et processus métier, pour replacer le logiciel cible dans son contexte, sa raison d’être.

Le Business Analyst rattaché à la MOE doit en revanche se focaliser sur le respect du cahier des charges, pour concevoir un logiciel conforme à ce qui est demandé.

Ainsi, leurs activités respectives ne seront pas identiques :

Tout naturellement, les compétences relationnelles adossées aux compétences professionnelles peuvent être accentuées ou pondérées, selon le rôle et les responsabilités du Business Analyst.

 

Et qu’en est-il des Business Analysts spécialisés?

Les logiciels qu’une entreprise implémente pour répondre à ses besoins métier sont globalement de 2 sortes :

  • Soit elle les crée de toutes pièces (logiciels personnalisés, « maison »)
  • Soit elle utilise des solutions sur étagère, déjà existantes sur le marché, mais qu’elle va devoir paramétrer, configurer, adapter à ses besoins : les solutions de BI, ERP, CRM, PLM … font partie de cette catégorie.

L’implémentation de ces différents types de logiciels a un impact sur l’activité du business analyst. De même, les compétences professionnelles et personnelles du BA ne sont pas semblables selon qu’il travaille sur des logiciels sur étagère ou des solutions sur mesure.

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Les 8 soft skills fondamentales d’un Business Anlayst en S.I

Les softs skills sont transversales, chacune ayant un impact sur les autres. Il est globalement impossible d’établir un classement au sens strict du terme.

La liste des compétences relationnelles et comportementales que je vous dresse ici est issue de :

  • Mes constatations sur le terrain ;
  • Du classement du magazine Forbes des 15 soft skills les plus recherchées par les entreprises en 2020, laquelle inclut bcp de compétences que doit posséder un bon Business Analyst ;
  • Du classement du World Economic Forum ;
  • Et de l’ouvrage de Jérôme Hoarau, Julien Bouret et Fabrice Mauléon Réflexe Soft skills dont je vous ai parlé précédemment.

 

1) La communication

Pour faire passer le message que l’on souhaite faire passer, il faut être précis, concis, clair.

En Business Analyse, communiquer c’est savoir parler, écouter, rédiger, présenter, ou encore documenter de l’information.

A la compétence de communication, je rajouterais la confiance. « C’est à la fois la confiance en soi, pour faire face, mais aussi la confiance aux autres et la confiance en l’avenir », résume Jérôme Hoarau. Pour un BA, avoir confiance en soi et faire confiance aux autres permet de mieux communiquer avec les parties prenantes – contributeurs et managers, et de mieux jouer son rôle de conseiller avisé.

 

2) La résolution de problèmes

Pour qu’un Business Analyst puisse définir le problème et recommander une solution adéquate, il doit être capable d’analyser tous les acteurs et les facteurs en jeu. Il doit également résoudre le problème, grâce à une analyse approfondie du contexte et une grosse dose de créativité pour trouver la meilleure solution.

Définitivement, la compétence en résolution de problème est l’une des 8 compétences personnelles les plus importantes pour être un bon Business Analyst.

 

3) L’intelligence émotionnelle, empathie et présence à l’autre

Terme à la mode, l’intelligence émotionnelle ou la gestion des émotions, est le fait de « partir du postulat qu’il est possible de prendre du recul et identifier ses émotions et celles des autres afin de ne plus les subir », explique Julien Bouret.

Très liée à la compétence précédente, l’empathie est le fait de « comprendre la réalité de l’autre ».

Enfin, la présence à l’autre est le fait d’être présent physiquement et mentalement dans une conversation, et non pas perdus dans nos pensées. C’est ce qui permet au Business Analyst de manifester une bonne qualité d’écoute, de recueillir les besoins non exprimés, cachés, latents, ou encore de mener efficacement une conduite du changement, d’émettre des recommandations pertinentes, et d’aider à la prise décision.

 

4) La gestion du temps

Problème de notre époque, le temps… qui s’écoule inexorablement et que beaucoup ont l’impression de subir plutôt que de faire avec ou de le gérer efficacement.

Le Business Analyst a un rôle charnière entre plusieurs disciplines, entre beaucoup d’interlocuteurs, dont son emploi du temps dépend.

Ainsi, un BA a souvent la sensation de s’éparpiller, de courir tout le temps, de devoir sans cesse se réorganiser en fonction des contraintes externes et de multiples activités invisibles et chronophages.

Un bon Business Analyst doit réussir à s’autodiscipiner pour gérer son temps, sous peine d’avoir la sensation frustrante de jouer le pompier de service et de ne rien maîtriser.

 

5) La créativité

La créativité, à 90%, consiste en réalité à créer des connections entre les choses, les idées, les gens. C’est ce qui permet de faire émerger des innovations.

La créativité est indispensable pour concevoir les solutions personnalisées, ou trouver des solutions. En revanche, un Business Analyst qui travaille à la configuration de solutions d’éditeurs (ERP, CRM, PLM, BI) ne doit pas être tenté de créer des usines à gaz. C’est l’un des cas où la spécialisation technique du BA a un impact sur sa compétence personnelle.

 

6) Vision, visualisation

Pour Jérôme Hoarau, la vision, c’est « la capacité à voir le chemin pour arriver à l’objectif ». C’est jongler entre différents niveaux de granularité, en étant capable de voir à la fois la vision globale et des détails très pointus.

En revanche, la visualisation est la capacité percevoir des événements, des choses, des processus, de manière virtuelle à l’aide de son cerveau.

C’est ce qui permet au Business Analyst de modéliser efficacement des systèmes, processus, solutions techniques, sans perdre de vue l’objectif stratégique et métier.

C’est également ce qui lui permet de prendre confiance en lui pour effectuer des présentations, développer son influence, discuter avec des dirigeants, ou encore présenter des ateliers de travail.

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7) Le sens du collectif

Vous connaissez peut-être ce proverbe africain : « Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. »

En Business Analyse, on ne travaille jamais seul.

Un BA est un facilitateur, un coordinateur, une interface en quelque sorte, qui rend le système cohérent. Il doit donc avoir le sens du collectif.

 

8) La curiosité

« Elle permet à la fois d’apprendre de nouvelles choses, mais aussi d’apprendre des autres et de soi », selon Jérôme Hoarau qui tenait à faire figurer également dans sa liste « le fait d’apprendre à apprendre ».

La curiosité est ce qui permet au Business Analyst de s’adapter à tous les contextes et de poser les bonnes questions pendant ses activités de recueil des besoins.

Si vous n’êtes pas curieux/se, ne soyez pas Business Analyst, car cette compétence est fondamentale pour trouver les causes racines des problèmes et identifier des solutions innovantes.

 

Pour résumer

La liste des soft skills de l’être humain est très longue, mais 8 d’entre elles sont particulièrement utiles pour être un bon Business Analyst :

  • La communication,
  • La résolution de problème,
  • L’intelligence émotionnelle / l’empathie / la présence à l’autre,
  • La gestion du temps,
  • La créativité,
  • La vision et la visualisation,
  • Le sens du collectif et la curiosité.

J’ai personnellement déjà réalisé mon introspection, et je pense pouvoir encore bien progresser sur 4 d’entre elles…

Et vous : les possédez-vous toutes ou avez-vous l’envie d’en développer certaines pour progresser ?

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Alice Svadchii
Alice Svadchii
Auteure du blog et Business Analyst enthousiaste
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Alice Svadchii

Alice Svadchii

Formatrice, coach, conférencière et productrice de contenus enthousiaste !

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